CAMEROUN – FINANCE : UNE PLATEFORME POUR INSTAURER LA TRANSPARENCE DANS L’ACTIVITE DES BANQUES ET EMF

C’est le 25 août 2020 à Yaoundé que le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, a officiellement lancé la campagne de vulgarisation de la plateforme informatique du Comité national économique et financier (Cnef).  Une initiative qui peine à être intégrée par les opérateurs du secteur.

 

Cette opération, qui va se dérouler  également dans les autres régions du pays, a pour objectif, d’inciter les agents économiques et les établissements de crédit (banques et établissements de microfinance, EMF) à s’approprier cet outil permettant d’instaurer une certaine transparence dans le secteur financier national, et aider à la prise de décisions en matière de financement de l’économie.

 

Depuis la mise en branle de cette plateforme, les établissements de crédits, qui ont pourtant l’obligation de renseigner cette base de données en procédant aux télédéclarations, semblent plutôt la bouder. D’où la réaction du ministre : « Je tiens à leur indiquer que des instructions conséquentes ont été données au secrétariat général du Cnef, aux fins de sanctionner tous les établissements qui ne s’y conformeront pas à l’issue de cette campagne de vulgarisation ».

Cette plateforme du Cnef est le fruit de la volonté des pouvoirs publics à améliorer la transparence et le fonctionnement du secteur financier, du retour des informations centralisées vers les différents acteurs leur permettant de disposer d’éléments pour la prise de décisions. Elle est aussi un assemblage de plusieurs outils et intègre notamment la centrale des incidents de paiement (CIP), qui centralise et diffuse les informations sur les ouvertures et clôtures des comptes des clients des établissements de crédit et de microfinance en activité, ainsi que sur les incidents de paiement ; le fichier bancaire national des entreprises (Fibane), qui centralise les données financières des entreprises ayant sollicité ou bénéficié des concours des établissements assujettis, et attribue des scores renseignant sur leurs probabilités de défaut.

Les autres composantes de cette plateforme informatique sont le cadre d’analyse et de suivi des établissements de microfinance (Casemf), qui centralise les données des établissements de microfinance, et diffuse des informations sur leurs performances financières, sociales et opérationnelles ; la centrale des risques des établissements de microfinance (Cremf), qui centralise et diffuse les informations sur les engagements des clients dans les livres des établissements de microfinance et de crédit ; le répertoire national des sûretés mobilières (Rnsm), qui centralise et diffuse des informations portant sur les biens mobiliers donnés en garantie des crédits obtenus ; et l’application de calcul et d’archivage du taux effectif global (TEG) et du taux d’usure, qui centralise les données sur les taux d’intérêt appliqués aux emprunteurs, et calcule les TEG et taux d’usure par types de clientèles.

 

Notons que les conséquences majeures de la non-prise en compte de cette plateforme par les établissements de crédit et les agents économiques est l’asymétrie des informations entre les prêteurs et les emprunteurs.

 

HPM

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