L’État du Cameroun, représenté par le ministre des Mines, Gabriel Dodo Ndoké, et la société Sinosteel Cam SA, filiale du géant minier chinois Sinosteel Corporation, signent ce 6 mai 2022 à Yaoundé, la capitale du pays, la convention minière relative à l’exploitation du gisement de fer de Lobé à Kribi, dans la région du Sud. Selon cette convention, qui définit les droits et les obligations des parties, la mise en exploitation de cette réserve de 632 millions de tonnes de fer d’une teneur moyenne de 33%, devrait procurer à l’État du Cameroun des revenus annuels de 22,9 milliards de FCFA, dont 4,9 milliards de FCFA destinés aux communautés locales.
L’enveloppe ainsi projetée, qui ne tient pas compte « des impôts de droit commun et des dividendes au titre des 10% des parts gratuites de l’État » dans la société d’exploitation (disposition du Code minier de 2016), apprend-on, est principalement constituée des revenus issus de la taxe ad valorem (14 milliards de FCFA, dont 3,5 milliards de FCFA pour les communautés locales). L’on y retrouve également 4,7 milliards de FCFA annuels au titre de la taxe à l’exportation, 2,8 milliards de FCFA au titre des 1% de la production revenant à l’État dans le cadre du contrat de partage de production, ou encore 1,4 milliard de FCFA pour renflouer le compte spécial de développement des capacités locales destiné aux communautés, qui a été institué par le Code minier de 2016.
Afin de pouvoir procurer de tels revenus à l’État du Cameroun, grâce à ce gisement de fer exploitable sur plus de 50 ans, apprend-on, la société Sinosteel Cam SA entend assurer une production annuelle de 10 millions de tonnes de fer d’une teneur moyenne de 33%. L’enrichissement du minerai devrait également permettre de produire chaque année 4 millions de tonnes de fer d’une teneur de plus de 60%, apprend-on. Selon les estimations officielles, le projet minier de Lobé à Kribi devrait générer 600 emplois directs et environ 1 000 emplois indirects.
Un espoir pour l’industrie locale
Face au retard pris dans le projet d’exploitation du gisement de fer de Mbalam (région de l’Est), écartelé entre le Cameroun et le Congo, ou encore le peu de dynamisme autour du projet d’exploitation du gisement de Nkout (région du Sud) ; l’exploitation effective du gisement de fer de Lobé à Kribi devrait doper l’industrie sidérurgie-métallurgie camerounaise, en pleine expansion depuis quelques années. En effet, malgré d’importants investissements consentis au cours des 10 dernières années, les métallurgistes et sidérurgistes locaux dépendent encore à environ 70% des importations de billettes (déchets de fer fondu sous forme de lingots et servant à la production du fer à béton, NDLR), en raison de la rareté de la ferraille sur le marché local.
Grâce au projet de Lobé à Kribi, ces opérateurs économiques devraient bénéficier de la disposition du Code minier de 2016, qui impose la transformation locale d’au moins 15% des substances minérales extraites du sous-sol camerounais. En son article 29, la loi portant Code minier au Cameroun dispose également que « l’État garantit la disponibilité de la matière première, soit un minimum de 50% de sa quote‐part, aux structures de transformation locale des substances minérales issues de l’exploitation artisanale et artisanale semi‐mécanisée ».
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