Banque mondiale-BAD : des zones d’ombres

Une fois de plus, le groupe de la banque mondiale vient de remonter les bretelles au groupe de la banque africaine de développement. Cette entité des institutions de Bretton woods, reproche à la BAD, son laxisme quant à l’octroi des crédits aux pays africains. Des remarques jugées diffuses par des observateurs avisés des questions de géostratégie.
Le groupe de la banque africaine de développement paye à nouveau cash, son manque d’autonomie financière vis-à-vis du groupe de la banque mondiale.
Comme d’habitude le groupe de la banque mondiale se sert de son levier financier, de ces entregents dans le circuit des marchés financiers et ses tentacules dans le tour de table de la BAD, pour faire plier l’institution panafricaine d’accompagnement au développement.
Loin du laxisme imputé à la BAD, les férus de géostratégie évoque une énième pression du groupe de la banque mondiale, qui exige sous cap à l’institution panafricaine, de forcer la main aux chefs d’Etats africains, au sujet de la validation de la mouvance qui va, à la généralisation du mariage pour tous.
« Un petit financement que la BAD nous mettra à disposition, ne sera jamais assorti des conditionnalités allant dans le sens de réformer nos institutions, réformer notre législation sur la gestion de la famille, réformer notre législation sur l’orientation sexuelle, la BAD ne fera jamais ça. Au grand jamais ! À l’inverse, les institutions qui viennent d’ailleurs de très loin seront portées à nous imposer ce genre de pratiques. Voilà les vrais raisons cachées de ce reproche du groupe de la banque mondiale à la BAD ». Fait remarqué en insurgeant Jean louis Fondop enseignant chercheur.
Les goulots d’étranglement
Sur le plan de sa composition, des 81 pays membres, la BAD compte 54 pays africains et 27 pays non africains. L’institution panafricaine de part son appellation, apprend-t-on des experts, est quasiment la seule, voire l’unique institution au monde, qui compte en son sein, quatre des cinq membres du conseil de sécurité de l’ONU (France, Etats-Unis, Grande-Bretagne, la Chine), à l’exception de la Russie.
« Malgré leur nombre, les 54 pays africains n’ont pas un poids conséquent en terme de décision au sein de la BAD. Lors des élections du président on a deux collèges. Le collège des Etats membres régionaux et le collège des Etats membres non régionaux ; et le président qui doit être élu doit l’être dans chacun des collèges avant d’être déclaré définitivement élu comme président de la BAD ». Fait observer l’économiste africain de haute voltige jean marie Biada expert certifié ONUDI.
Sur le plan du capital, la Banque africaine de développement ne dispose pas de fonds propres assez élevés. La BAD n’a pas autant de guichet de financement que le groupe de la banque mondiale. Contrairement au groupe de la banque mondiale qui détient cinq agences dont : la Banque Mondiale elle-même, l association internationale de développement(IDA), la société financière internationale (SFI), l’agence multilatérale de garantie des investissements (MIGA) et le centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI), le groupe de la BAD ne compte que trois agences (la BAD elle-même, le fonds Africain de développement et le fonds spécial pour le Nigéria).
Sur le plan de l’apport des côtes parts au sein de l’institution, la quotité versée par les 54 Etats membres régionaux, c’est à dire Africains, contribuent moins de la moitié du budget ; très loin derrière les 27 membres non régionaux (Europe, Amérique, Asie), qui versent à eux seul près des 2/3 sinon les 2/3 du budget de la banque Africaine de développement. Le Cameroun lui par exemple contribue à hauteur de moins 1%.
Like-Concept (Elthon DJEUTCHA)

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