CEMAC – ECONOMIE: VERS UN NOUVEL EMPRUNT OBLIGATAIRE DE LA BDEAC

La Banque de développement des États de l’Afrique centrale (Bdeac), envisage accélérer le financement des projets intégrateurs d’Afrique centrale inscrits dans son Plan stratégique de développement.

Après le franc succès remporté par la première opération d’emprunt obligataire par appel public à l’épargne «Bdeac 5,44% net 2020-2027», lancée du 21 au 29 décembre 2020, la Banque de Développement des États de l’Afrique Centrale (Bdeac) sollicite de nouveau le marché financier sous régional d’Afrique centrale. Suite au résultat exceptionnel de 107 milliards de FCFA de souscriptions (100 milliards de FCFA  escomptés) collectés lors du premier emprunt obligataire par appel public à l’épargne, la Bdeac lance une nouvelle opération du même type pour un montant identique. «Nous avons réalisé avec beaucoup de succès une première phase de 100 milliards de FCFA en 2020. Effectivement, pour cette année 2021, nous sommes déjà en train de travailler sur la 2ème phase, qui portera aussi sur 100 milliards de FCFA», a indiqué Fortunato-Ofa Mbo Nchama, le Président de la Bdeac. Rendus publics le 5 janvier 2021, l’emprunt obligataire de 2020 affiche un résultat de souscription des banques sous-régionales à hauteur de 88 milliards de FCFA (82,4% de parts souscrites), des compagnies d’assurances  pour un montant de 8,2 milliards de FCFA (7,7%) et des établissements de microfinances pour une enveloppe de 998.100.000 FCFA (1,9% de souscriptions). 

Priorités

La Bdeac a également levé auprès d’Asset Managers un montant de 2,010 milliards de FCFA (1,4%). Quant aux personnes physiques, elles souscriront à hauteur de 6,008 milliards de FCFA (5,6%). Des résultats flatteurs qui ont certainement suscité un engouement particulier au profit de la Bdeac: «nous nous rendons compte que les sollicitations augmentent, de façon exponentielle, non seulement pour les Etats, mais aussi pour le secteur privé. Vu notre notoriété, nous n’avons plus le droit de ne plus répondre à ces sollicitations. C’est pour cela que nous allons continuer à mobiliser les ressources», a ajouté Fortunato-Ofa Mbo Nchama. Le lancement du deuxième emprunt obligataire annoncé pour ce mois de septembre 2021 entre dans le cadre de la seconde phase du programme d’emprunt obligataire triennal élaboré par la Bdeac, d’un montant global  de 300 milliards de FCFA, sur la période 2020-2022. Programme approuvé en 2020 par l’Assemblée générale de la banque réunie en session extraordinaire le 30 novembre 2020, sous la présidence d’Henri-Marie Dondra, Ministre centrafricain du budget et des finances, Président du conseil d’administration de la Bdeac. 

Il est également en droite ligne de l’objectif prioritaire n°2 du Plan stratégique 2017-2022 sur la diversification des sources de financement par la Bdeac. D’après Fortunato-OFA Mbo Nchama, cette opération permettra à la Bdeac de «renforcer l’inclusion financière de la banque à travers un nouveau pourcentage de souscription dédié aux personnes physiques exclusivement, ainsi qu’une meilleure rentabilité, le tout dans une sécurité garantie. La diaspora doit souscrire massivement afin de bâtir une base solide pour leur retour dans leurs pays d’origine».

La Bdeac a en effet engagé un Plan stratégique de développement sur la période 2017-2022. Plan axé sur le financement des projets, de programmes de développement et de mobilisation des ressources qui nécessite une enveloppe globale de 500 milliards de FCFA, soit une production annuelle de 100 milliards de FCFA. Les priorités, d’après le Président de la Bdeac, reposent sur l’agriculture, l’agro-industrie, l’industrie, les infrastructures, le commerce import-export et les services. 

Les retombées de Paris

Sur le plan opérationnel, au cours des trois dernières années, la Bdeac a financé 46 projets pour un montant de 551 milliards de FCFA, soit 31% des engagements de l’institution depuis sa création. Au niveau des décaissements, un montant de total de 268 milliards a été décaissé sur la même période. Les bénéfices engrangés par la Bdeac au cours des trois dernières années s’élèvent à près de 28 milliards de FCFA. Le second emprunt obligataire attendu permettra à la Bdeac de financer plusieurs projets sous-régionaux (secteurs privé, public marchand, public non-marchand, projets intégrateurs du prioritaires du PER Cemac): Construction d’un hôtel 4 étoiles à Douala, extension des activités industrielles du groupe Supermarket dans la zone portuaire de Brazzaville, construction du nouveau terminal à passager de l’aéroport de Bata, aménagement et bitumage de la route Kumba-Mamfe, aménagement du corridor Brazzaville-Ouesso-Bangui-Ndjamena etc.

Faisant suite aux engagements pris à Paris lors de la table ronde des investisseurs de la Cemac, la Bdeac a mis à la disposition, le 16 août 2021, un montant de 32,8 milliards de FCFA à la disposition du Congo pour l’aménagement de 93 km du tronçon Dolésie-Kibangou, première phase du projet d’aménagement de la route Ndendé-Doussala-Dolésie, situé sur le corridor Libreville-Brazzaville. Avec 36,7 % des engagements de financement de l’enveloppe globale promise par les bailleurs, la Banque et ses partenaires ont en une seule année mis à disposition déjà 36,7% des capitaux promis: «la Banque s’était engagée à injecter seule déjà plus de 308 milliards de FCFA. Moins d’un an plus tard, la Bdeac a déjà approuvé les financements des projets intégrateurs pour pratiquement la moitié. Pour être exacte, pour 49% des engagements qui avaient été annoncés à Paris», révèle le Président de la Bdeac.

A titre de rappel,  l’obligation «BDEAC 5,45 net 2020/2027» est cotée à la Bourse des valeurs mobilières d’Afrique centrale (Bvmac) depuis le 3 février 2021. L’emprunt obligataire de 2020 est émis pour une durée de 7 ans, avec un taux d’intérêt de 5,45 % net impôts et taxes par an.

ecomatin.net

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