La société Yousheng Cement Co Ltd, contrôlée par des investisseurs chinois, prépare l’installation d’une nouvelle cimenterie dans la zone portuaire de Douala, la capitale économique camerounaise. L’information est révélée dans un communiqué du ministre délégué auprès du ministre de l’Environnement, de la Protection de la nature et du Développement durable, Nana Aboubakar Djalloh. Ce dernier invite les populations aux audiences publiques relatives à l’étude d’impact environnemental de ce projet, qui se dérouleront du 30 août au 4 septembre 2021 à l’École publique d’application de Joss II.
La réalisation de ce projet permettra de doter le Cameroun de sa 7e cimenterie, et de faire du pays un véritable hub du ciment dans la sous-région Afrique centrale. En effet, de bonnes sources, les travaux de la 6e cimenterie du Cameroun vont démarrer incessamment dans la zone industrialo-portuaire de Kribi, dans la région du Sud. Le projet (Société internationale du ciment) est porté par le tycoon ivoirien Koné Dossongui, ancien ministre de l’Agriculture reconverti dans les affaires.
Ces nouveaux opérateurs vont davantage durcir la concurrence sur le marché local du ciment, où cinq opérateurs rivalisent déjà d’offres. Il s’agit de Cimencam (2,2 millions de tonnes), filiale locale du groupe Lafarge-Holcim-Maroc Afrique (LHMA) ; du Nigérian Dangote (1,5 million de tonnes) ; du Turc Eren Holding, qui contrôle le capital de Medcem Cameroun (600 000 tonnes) ; du Marocain Cimaf (500 000 tonnes en cours d’extension), et de la société Mira Company (un million de tonnes évoqué au départ du projet).
Hausse des prix
Quatre de ces cinq cimentiers se sont installés au Cameroun à partir de l’année 2015, mettant ainsi un terme à 48 années de monopole de Cimencam. Mais, ce foisonnement des cimenteries dans le pays n’a pas encore véritablement catalysé de révolution sur les prix de ce matériau de construction. En effet, malgré la multiplication des offres, le sac de 50 kg est passé de 5000 à 4500 voire 4600 FCFA. Ces prix sont repassés sur la barre de 5000 FCFA depuis quelques mois dans certaines quincailleries, en raison, expliquent les producteurs, de la hausse des prix du transport et de la matière première (clinker) sur le marché international, depuis le déclenchement de la pandémie du coronavirus.
Ouvertement accusés d’entente illicite sur les prix au cours d’une réunion au ministère du Commerce en octobre 2015, les producteurs, eux, invoquent l’indisponibilité du clinker dans le pays et les importations subséquentes de cette matière première, pour justifier le niveau des prix du produit fini aux consommateurs. Afin de résoudre cette équation des prix du ciment sur le marché camerounais, Dangote Cement, a-t-on appris de sources internes à cette entreprise, lorgne sur l’exploitation du gisement de calcaire de Mintom, dans la région du Sud, dans l’optique de pouvoir produire localement le clinker et entraîner une baisse substantielle des prix du ciment sur le marché.
Mais, apprend-on de bonnes sources, les ardeurs de ce cimentier sont freinées par l’ennoiement de près de 70% du gisement en question par les eaux du fleuve Dja. Une situation qui rend encore plus complexe l’exploitation dudit gisement, dont le potentiel est estimé à 540 millions de m3 par l’Institut de recherches géologiques et minières (IRGM).
investiraucameroun.com
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