Dans un communiqué rendu public ce 27 mai 2022, le ministre des Finances (Minfi), Louis Paul Motazé, annonce que l’État du Cameroun a levé une enveloppe totale de 235 milliards de FCFA à la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (Bvmac), le marché unifié des pays de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale) basé à Douala, la capitale économique du Cameroun. Louis Paul Motazé souligne néanmoins qu’il s’agit d’un « résultat provisoire », en attendant « la validation de la Cosumaf » (ce qui devrait être une formalité, le régulateur du marché financier sous-régional n’ayant jamais refusé une surallocation).
À en croire le Minfi, les investisseurs ont fait à l’État du Cameroun une offre de 239 milliards de FCFA au total, pour une demande initiale de 200 milliards de FCFA. Ce qui correspond à un taux de couverture de la demande de 119%. L’engouement ainsi manifesté par les investisseurs a aiguisé les appétits de l’État, qui, comme promis lors du road-show à Libreville, Douala, Brazzaville et Yaoundé, a finalement retenu une enveloppe de 235 milliards de FCFA, sous réserve de l’autorisation de surallocation obtenue auprès du régulateur.
Ce « résultat satisfaisant, obtenu dans un contexte économique difficile, marqué notamment par l’incertitude des marchés financiers, le relèvement des taux directeurs des banques centrales et le renchérissement du coût du crédit », rappelle le ministre des Finances, « témoigne de la confiance des investisseurs en la signature du Cameroun, qui honore toujours à bonne date ses engagements financiers ».
Pour rappel, avant même l’ouverture des souscriptions le 16 mai 2022, les quatre arrangeurs recrutés par le Cameroun pour conduire cette opération de levée de fonds avaient déjà garanti des prises fermes d’un montant total de 180,5 milliards de FCFA. Au final, cette enveloppe sera réduite, au regard du règlement de cet appel public à l’épargne, qui accorde la priorité aux souscriptions des personnes physiques et autres investisseurs institutionnels, en cas de sursouscription de l’emprunt.
Infrastructures routières
Mathématiquement, en considérant que les souscriptions auprès du syndicat de placement (27 banques et société de bourse) ont culminé à 58,5 milliards de FCFA, comme l’indiquent les données publiées par le ministre des Finances, l’enveloppe de la prise ferme ne devrait désormais représenter que 176,5 milliards de FCFA.
Le Cameroun clôture ainsi avec succès le 6e emprunt obligataire de l’histoire de ses finances publiques, avec en prime une sursouscription chaque fois. Rémunéré à 6,25%, pour une maturité de 7 ans, dont un différé de 2 ans, ce nouvel emprunt obligataire servira à financer les projets d’infrastructures dans le pays.
À en croire les détails contenus dans la note d’information élaborée dans le cadre de cette opération de recherche des financements, la plus grosse enveloppe sera allouée aux infrastructures routières. L’État du Cameroun entendait y injecter un peu plus de 141 milliards de FCFA, soit 70,5% de l’enveloppe initialement recherchée. En mobilisant 235 milliards de FCFA, l’enveloppe dédiée aux infrastructures routières devrait être revue à la hausse. De même que les 19 milliards de FCFA initialement alloués aux travaux d’aménagement urbain, les 17,4 milliards de FCFA affectés aux infrastructures énergétiques et d’adductions d’eau potable, ainsi que les 4,5 milliards de FCFA destinés à lancer la reconstruction de la région de l’Extrême-Nord, dévastée par les attaques répétées de la secte islamiste nigériane Boko Haram.
SOURCE: investiraucameroun.com
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