Pendant cinq jours, la capitale camerounaise, Yaoundé, accueille une formation d’envergure destinée aux ingénieurs et techniciens du pays. L’objectif : leur transmettre les meilleures pratiques de traitement des sols grâce à l’utilisation du Liant
Hydraulique Routier (LHR).
Ce matériau innovant, déjà testé avec succès sur certaines routes du Cameroun, promet de révolutionner la construction routière. Pour l’occasion, des experts marocains, spécialistes du LHR, ont fait le déplacement sous la coordination du Ministère des Travaux Publics. Le ministre Emmanuel Nganou Djoumessi a lui-même souligné les avantages de cette technologie, qui allie efficacité et économie. L’État camerounais fixe un cap ambitieux : prolonger la durée de vie de ses routes tout en optimisant les ressources financières disponibles.
Une Technique Testée et Approuvée
L’année 2024 marque un tournant dans l’adoption du LHR au Cameroun. Dès le mois de février, une planche d’essai a été mise en place sur un tronçon de la commune de Ngog-Mapubi. Quelques semaines plus tard, convaincu par les résultats probants, le Ministère des Travaux Publics a lancé un projet pilote sur l’axe routier Éséka-Song Libot-Sibongô. Ces premiers essais ont démontré la capacité du LHR à renforcer les sols tout en réduisant les coûts de construction et de maintenance des routes.
Cette méthode s’inscrit dans une stratégie globale de modernisation des infrastructures routières au Cameroun. En intégrant des techniques innovantes et durables, l’État entend offrir aux usagers des routes plus fiables, tout en réduisant la fréquence des travaux de réparation souvent coûteux.
L’Engagement de CIMAF : Un Partenaire Clé pour le Cameroun
Derrière cette initiative se trouve un acteur déterminant : CIMAF (Ciments d’Afrique). Depuis 2014, cette entreprise citoyenne, présente au Cameroun, s’est imposée comme un pilier du secteur cimentier. Avec une vision claire et un engagement en faveur du développement de l’Afrique, CIMAF a proposé au gouvernement camerounais l’adoption de la technique LHR. Son directeur général pour la zone Afrique, Hatim Khattabi, souligne que cette technologie n’est pas seulement une innovation technique, mais une solution adaptée aux besoins et aux réalités locales.
CIMAF ne se contente pas de fournir des matériaux de construction. L’entreprise joue un rôle actif dans le transfert de compétences. En collaborant avec des experts marocains et en organisant cette formation, CIMAF contribue à renforcer les capacités des professionnels camerounais. Ce partenariat incarne une vision partagée entre le secteur privé et les institutions publiques : améliorer les conditions de vie des populations par des infrastructures fiables et accessibles.
Vers des Routes Plus Performantes et Abordables
La technique du LHR répond à un impératif : faire plus avec moins. Alors que les besoins en infrastructures augmentent, les budgets publics restent limités. Le LHR offre une solution idéale. En stabilisant les sols locaux grâce à ce liant hydraulique, les routes deviennent plus solides et durables. Cette innovation permet également de limiter l’utilisation de matériaux importés, réduisant ainsi les coûts logistiques.
Les résultats déjà obtenus renforcent l’espoir d’une adoption massive de cette technologie dans tout le pays. Pour les usagers, cela signifie des déplacements plus sûrs et plus fluides. Pour l’État, c’est une opportunité de réaliser des économies substantielles tout en répondant aux attentes des populations en matière d’infrastructures modernes.
Une Collaboration Gagnante entre le Cameroun et le Maroc
L’implication des experts marocains dans ce projet illustre l’importance des partenariats Sud-Sud. Le Maroc, fort d’une expertise reconnue dans le domaine des infrastructures, partage son savoir-faire avec le Cameroun pour répondre à des problématiques communes. Ce type de collaboration, basé sur le partage de compétences et d’expériences, constitue une alternative prometteuse aux modèles de développement traditionnels. Les experts marocains, venus à Yaoundé dans le cadre de cette formation, ne se contentent pas de présenter des théories. Ils accompagnent les professionnels camerounais sur le terrain, partageant des méthodes et des solutions concrètes. Ce transfert de compétences est une garantie pour la pérennité de la technologie au Cameroun.
Conclusion : Une Initiative Salvatrice pour l’Avenir des Routes Camerounaises
Le recours au LHR pour la construction et la réhabilitation des routes au Cameroun marque une étape cruciale dans la modernisation des infrastructures du pays. Grâce à l’engagement de CIMAF, à l’expertise marocaine et à la volonté politique du Ministère des Travaux Publics, cette initiative offre des perspectives prometteuses. Elle incarne un modèle de collaboration réussi entre secteurs public et privé, tout en valorisant les compétences locales. Pour les populations, ces avancées signifient une meilleure qualité de vie, grâce à des routes plus fiables et moins coûteuses. Pour l’État, c’est une opportunité de prouver que l’innovation et la gestion efficiente des ressources peuvent transformer des défis en succès. Et pour le Cameroun, c’est un pas de plus vers un avenir où le développement des infrastructures rime avec durabilité et prospérité.
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