Dans un appel à manifestation d’intérêt qu’il vient de rendre public, le ministère camerounais des Forêts et de la Faune annonce le reboisement d’une superficie de 25 hectares dans la localité de Sanguéré, dans la région du Nord du pays. Cette opération de reboisement, apprend-on officiellement, se fera au moyen de la mise en terre de 1 250 plans d’anacardiers et 5 000 plants de Neem.
Présenté comme produit d’appoint au coton pour les régions septentrionales du Cameroun, l’anacarde (encore appelée noix de cajou), en plus de servir à la protection de l’environnement, est une source importante de revenus encore inconnue des populations des zones au climat aride, qui sont les plus indiquées pour cette culture. Sanguéré, qui abritera le projet sus-mentionné, est d’ailleurs la toute première localité camerounaise à héberger une plantation d’anacardiers dans les années 70.
En effet, selon divers témoignages concordants, afin d’éviter à l’économie des trois régions septentrionales du pays une trop grande dépendance vis-à-vis du coton, le défunt président camerounais, Ahmadou Ahidjo, introduit l’anacarde dans la région du Nord. C’est ainsi qu’à la faveur d’une campagne de reboisement dans la localité de Sanguéré, plusieurs hectares d’anacardiers sont plantés dès 1975, pratiquement au même moment que la culture est introduite en Côte d’Ivoire.
Au bout du compte, soulignent des sources alors proches du dossier, il est question, parallèlement aux 10 000 hectares de plantations projetés à cette époque, de monter une usine de production de jus d’anacarde et de commercialiser la noix de cajou (l’anacarde se présente sous la forme d’un fruit surplombé par une noix contenant une amande). Mais, près de 50 ans plus tard, seulement 650 hectares d’anacardiers ont effectivement été plantés à Sanguéré et sont à l’abandon. Et aucune unité de transformation n’est sortie de terre.
Dans le même temps, la Côte d’Ivoire, elle, est devenue le premier producteur mondial de « l’or gris » (l’autre appellation de l’anacarde), avec en moyenne 750 000 tonnes de noix de cajou vendues chaque année dans le monde. Pour rattraper son retard et faire rapidement son apparition sur le marché devenu juteux de l’anacarde, le Cameroun s’est doté, en 2018, d’une stratégie nationale de développement de la chaîne de valeur de la filière anacarde. De son côté, l’Institut de recherches agronomiques pour le développement (Irad) conduit un projet de production de 10 millions de plants d’anacardiers, quantité de matériel végétal susceptible de catalyser la création de 100 000 hectares de plantations, apprend-on des experts.
Source: LE MESSAGER D’AFRIQUE
Laisser un commentaire