Malgré la crise sanitaire, l’Asroc est restée la principale contributrice aux recettes d’exportations du Cameroun en zone Cemac en 2020, grâce à l’exportation des savons et détergents pour un montant de 15,8 milliards de FCFA
L’Association des raffineurs des oléagineux (Asroc), qui regroupe en son sein une dizaine d’unités industrielles de raffinage de l’huile de palme brute, de coton, de soja et d’arachide, employant plus de 10 000 Camerounais grâce à des investissements de de plus 700 milliards de FCFA (sans compter les plus de 130 milliards de FCFA de recettes fiscales versées à l’Etat chaque année), a réussi , en dépit de la crise sanitaire qui sévit dans le pays depuis mars 2020, à rester la principale contributrice aux recettes d’exportations du pays au cours de l’exercice 2020, selon un document de l’INS (Institut national de la statistique) relatif aux échanges du pays avec les autres Etats de la Cemac en 2020 et rendu public en août 2021.
De la lecture de ce document, il ressort que le secteur des oléagineux (SCR Maya, Azur SA, CCO, Saagry, pour ne citer que celles-ci), ont en tout exporté vers la zone Cemac 34 305 tonnes de savons et détergents pour un montant de 15,8 milliards de FCFA. Soit 11,7% de l’ensemble des produits exportés par le Cameroun vers les pays de la Cemac (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale) l’année dernière.
Même si la contribution de ce secteur d’activité clé de l’économie a enregistré un net recul comparativement à l’exercice 2019 , où il avait généré au profit du pays des recettes de l’ordre de 50 milliards de FCFA via la vente des savons et détergents, il n’en demeure pas moins vrai qu’il garde sa place de premier contributeur aux recettes d’exportations du Cameroun en zone Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad et RCA).Ce secteur d’activité est directement suivie par ceux des matériaux de construction (10,5%) à travers l’exportation des barres de fer ou en acier, le secteur de la cimenterie (5,9%) via la vente des ciments hydrauliques et de l’agroalimentaire (5,8%) grâce à l’exportation des soupes, potages ou bouillons.
Le rapport 2020 de l’INS sur les échanges du Cameroun avec les cinq autres pays de la Cemac ne donnent de détails sur les raisons du recul de la contribution de l’Asroc aux recettes d’exportations du pays en zone Cemac en 2020, mais l’on peut rapidement faire un rapprochement avec les effets néfastes de la Covid-19 sur les performances de ce secteur d’activité. Comme cela a été le cas pour tous les pans de l’économie nationale l’année dernière, l’Asroc n’a pas échappé à l’impact nuisible de la fermeture des frontières dans la sous-région. Un pays comme le Gabon qui, avec le Tchad, figure au tableau des principaux clients du Cameroun en zone Cemac, est resté confiné pendant de longs mois contrairement à certains pays de la sous-région.
Avec la réouverture des frontières, il y a quelques mois, il est possible que l’Asroc retrouve rapidement ses performances de 2019 cette année 2021. Notamment grâce aux nouveaux investissements injectés dans la filière par des géants tels qu’Azur SA et SCR Maya, qui ont se sont récemment dotés de nouvelles unités de production de savons d’une capacité de plusieurs milliers de tonnes par mois. L’on en saura sans doute davantage l’an prochain lorsque l’INS rendra public son prochain rapport sur l’état des échanges commerciaux entre le Cameroun et les cinq autres pays de la Cemac.
Joseph Roland Djotié
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