Frappé par la crise sanitaire, qui devrait faire reculer le PIB de 3,5 points selon les prévisions du FMI, le gouvernement camerounais se raccroche à ses perspectives gazières pour sauver l’économie.
C’est ainsi que le gouvernement de Paul Biya mise énormément sur le secteur du pétrole et du gaz pour relancer une économie du pays mal en point, à cause du Covid-19. Si le ministre camerounais de l’économie Alamine Ousmane Mey table sur une chute de 2,5 points pour l’exercice 2020, le Fonds monétaire international (FMI) est, lui, moins optimiste et prévoit une croissance de -3,5 %.
Le bassin de Douala/Kribi-Campo, d’une superficie de 19 000 km, dont 7 000 km on shore, cristallise les espoirs de la Société nationale des hydrocarbures (SNH) que dirige d’Adolphe Moudiki. La SNH a lancé il y a un an un projet de réévaluation de la découverte Coco Marine – jugée non commerciale dans les années 2000 par ConocoPhillips. D’après certaines informations, la filiale ivoirienne de la société dakaroise Panafrican Energy Services Group (PESG) est actuellement en phase d’interprétation des données sismiques et devrait communiquer au début de l’année 2021 ses résultats.
La firme a été missionnée pour déterminer si Coco Marine est plus viable aujourd’hui, à la faveur de la baisse des coûts d’exploration et de développement. Dans ce bassin, outre Coco Marine, la société publique a les yeux rivés sur le gisement gazier Yoyo (bloc éponyme) de Noble Energy, qui a signé sur ce bloc un contrat de partage de production de 25 ans avec l’Etat en 2017. La SNH espère que le rachat de Noble par Chevron, finalisé en octobre, ne sonnera pas le glas du projet. Comme nous l’avons révélé, Chevron a mandaté l’un de ses cadres pour mesurer la rentabilité des actifs gaziers de NobleEnergy au Cameroun et en Guinée équatoriale.
L’ancien directeur général de la filiale nigériane de Chevron, l’Américain Jeffrey Ewing nommé début novembre responsable de Chevron pour toute l’Afrique, a entamé des négociations, notamment avec la SNH camerounaise et le GEPetrol équato-guinéen, sur des conditions fiscales plus clémentes pour ces projets négociés avant la pandémie deCovid-19.Par ailleurs, à l’époque, les dirigeants de Noble Energy s’étaient montrés inquiets de la situation sécuritaire de la zone anglophone, en crise politique depuis 2016contre le pouvoir central de Paul Biya, dans laquelle aucune issue ne semble se dessiner.
Autre espoir de la SNH : le bloc camerounais Etinde dans le bassin du Rio del Rey, sur lequel New Age prévoit de développer le gaz local. Début mars, juste avant le début de la crise de Covid-19, New Age a attribué un contrat de FEED (Front End Engineering Design) à la société franco-américaine TechnipFMC. L’opérateur New Age (37,5 %) est partenaire sur ce bloc de Bowleven (25 %) et Lukoil (37,5 %).
Dans le même bassin du Rio del Rey, Tower Ressources a obtenu en janvier 2020 une extension d’un an de sa période initiale d’exploration sur le bloc Thali, attribué en 2015.Parallèlement, la SNH tente vainement d’attirer de nouveaux investisseurs avec l’aide du groupe de géophysique français CGG. Mis en vente en 2019, ses neuf blocs libres dans les deux bassins de Rio del Rey et de Douala/Kribi-Campo n’ont toujours pas trouvé preneur.
HPM / AFRICA INTELLIGENCE
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