En une vingtaine d’année d’existence, Investisseurs et Partenaires (I&P) revendique le financement de 170 petites et moyennes entreprises (PME) à travers l’Afrique. Mais rien qu’une dizaine de ces entreprises sont situées au Cameroun alors que les PME constituent 90% du tissu des entreprises du pays. Pour I&P, « groupe dédié au financement et à l’accompagnement des start-ups et PME d’Afrique subsaharienne », les marges de progression restent donc « énormes ».
Pour faire bouger les lignes, le capital-investisseur, présent au Cameroun depuis 2012, a créé dans le pays, en février dernier, un poste de directeur délégué. Il échoit au Camerounais Vivian Tchatchueng, jusqu’ici gestionnaire du portefeuille au Cameroun et en Afrique centrale. Il revient donc à cet ingénieur en maintenance industrielle et productique de piloter la stratégie nationale de I&P au Cameroun avec en ligne de mire l’accroissement du portefeuille. Celui-ci est aujourd’hui composé de Pigier Cameroun, Carrières du Moungo, Cameroun Breuvage, Kawtal, Genemark, Acep Cameroun, ITG Store et Biotropical.
Sensibilisation
À en croire Vivian Tchatchueng, l’un des piliers de cette stratégie sera la sensibilisation en vue de démocratiser le capital-investissement. Car, explique celui qui cumule une dizaine d’années d’expérience dans l’accompagnement des PME sur le continent, « le capital-investissement n’est pas très répandu au sein de la communauté des entrepreneurs au Cameroun ». Et pourtant soutient I&P, la prise de participation dans les entreprises est le mode de financement le plus adapté aux PME du pays.
« Le système classique de financement offre beaucoup plus de solutions de financement de fonctionnement, sans accompagner les PME dans leur transformation organisationnelle et managériale. Le capital-investissement vient justement offrir la possibilité de financer les investissements sur le moyen et long terme ; et en plus, accompagne chaque PME dans l’amélioration de sa gouvernance, de sa structuration, de son fonctionnement. D’où le rôle crucial et adapté de ce mode de financement pour les PME du Cameroun », explique le directeur délégué qui multiplie les initiatives de sensibilisation.
Multiples obstacles
La dernière en date est cette rencontre organisée le 21 juillet à Douala avec les entrepreneurs (voir photo et vidéo). En ligne de mire : « le sens de « possessivité » très présent au sein des entrepreneurs au Cameroun, qui ne souhaitent pas toujours ouvrir leur capital à des tiers pour partager le risque entrepreneurial, or un capital-investisseur par principe à besoin de prendre des parts ou actions au sein de l’entreprise pour pouvoir déployer plus efficacement son modèle de financement-accompagnement ». Pour rassurer sur cette question, I&P à deux arguments : « nous n’envisageons pas de prendre le contrôle des entreprises et nous prenons toujours des participations minoritaires que nous revendons au bout de 5 ans », répète Vivian Tchatchueng aux promoteurs de PME.
Mais la communication seule ne suffira pas tant les obstacles au développement du capital-investissement sont encore nombreux au Cameroun. Il faudra en plus constituer une masse critique d’acteurs en capital-investissement visant les PME, améliorer l’environnement des affaires, s’attaque à la faible structuration de certaines filières, au secteur informel et à la variabilité du système fiscal, liste-t-on chez I&P. Un engagement de l’État est donc clairement sollicité.
SOURCE: investiraucameroun.com
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