Dans une initiative remarquable visant à transformer le paysage agricole du Cameroun, la Banque Islamique de Développement (BID) a octroyé un financement substantiel de 47,77 milliards de FCFA pour revitaliser la riziculture dans les régions clés du Nord-Ouest, de l’Extrême-Nord et de l’Ouest.
Ce geste généreux s’inscrit dans une série d’efforts concertés pour accroître l’autosuffisance alimentaire du Cameroun, réduisant ainsi sa dépendance aux importations coûteuses de riz qui ont atteint plus de 162 milliards de FCFA en 2022, selon les données de l’Institut National de la Statistique (INS).
Ce nouveau financement de la BID complète un apport antérieur de 51 milliards de FCFA, démontrant l’engagement continu de l’institution envers le développement durable du Cameroun. L’objectif principal de cet investissement est double : non seulement il vise à améliorer les infrastructures agricoles en aménageant 5 000 hectares de terres dans des zones stratégiquement choisies telles que Maga, Ndop, Bangourain et Santchou, mais il aspire également à fournir aux agriculteurs des intrants de qualité supérieure. Ces mesures sont essentielles pour augmenter la productivité et améliorer la qualité du riz produit localement.
L’impact de cet investissement est considérable, avec la création de plus de 253 000 emplois envisagée et une production annuelle projetée à 650 000 tonnes de riz blanchi d’ici 2030. Cette production devrait non seulement satisfaire la demande locale, estimée à environ 600 000 tonnes, mais aussi contribuer à l’excédent pour d’éventuelles exportations, renforçant ainsi la position du Cameroun en tant que producteur de riz dans la région.
Sous l’égide du Ministre de l’Agriculture et du Développement Rural, Gabriel Mbaïrobe, le projet de développement de la chaîne de valeur de la filière riz (Pdcvr) a été lancé le 13 novembre 2023. Ce projet ambitieux vise à augmenter la production locale de riz de 10% d’ici 2030, passant de 100 000 tonnes à 750 000 tonnes. Avec un budget global de 122,6 milliards de FCFA, le projet met l’accent sur l’acquisition de semences de base et de technologies innovantes, en partenariat avec l’Institut de recherches agricoles pour le développement et d’autres partenaires internationaux.
L’État du Cameroun, contribuant à hauteur de 8,3 milliards de FCFA, continue de rechercher activement des financements supplémentaires pour renforcer son secteur rizicole. Les négociations sont en cours avec d’autres partenaires financiers, tels que la Banque Arabe pour le Développement Économique en Afrique (Badea) et le Fonds de l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (Opep), qui devraient apporter respectivement 11,501 milliards de FCFA et 14,376 milliards de FCFA.
Ce partenariat financier international est une aubaine pour le Cameroun, lui offrant l’opportunité de renforcer son autonomie alimentaire, de stimuler son économie locale et de créer des emplois durables dans le secteur agricole. En investissant dans la riziculture, le Cameroun pose les bases d’une économie agricole plus résiliente, capable de répondre aux besoins alimentaires de sa population tout en réduisant sa dépendance aux importations. Ce projet illustre parfaitement l’importance de la collaboration internationale et du soutien financier dans la réalisation des objectifs de développement durable et de sécurité alimentaire en Afrique.
En somme, l’engagement de la BID envers le Cameroun est un témoignage éloquent de la confiance dans le potentiel agricole du pays et de la volonté de soutenir des initiatives qui favorisent une croissance économique inclusive et durable. À travers ce projet, le Cameroun s’engage sur la voie de l’autosuffisance en riz, marquant ainsi un tournant décisif dans son histoire agricole et économique.
HPM
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