Même si Douala n’enregistre aucun cas, les mesures d’hygiène ne cessent de prendre du volume, au point d’enchanter certains.
Depuis la découverte d’un cas de Coronavirus à Yaoundé au Cameroun, les habitudes des camerounais ont connu quelques changements. A Douala par exemple, les chauffeurs de moto-taxi ne sont plus les seuls à arborer des masques de protection, les citoyens s’y sont également mis.
Je me souviens de ce vendredi où j’ai vu une dame marcher dans la rue avec cette espèce de cache narine sur son visage. Au début, j’ai cru qu’il s’agissait d’une farce, que la dame voulait juste attirer l’attention. Ce n’est que lorsque j’ai vu un groupe de jeunes gens arborer le même masque que j’ai su que l’affaire était sérieuse. Oui, j’ai réalisé que mon pays venait de connaitre une déportation continentale et s’est retrouvé en Chine, le premier pays producteur de Coronavirus.
Quoi de plus normal que de penser ainsi, surtout que cette maladie était entrée au Cameroun, comme nous l’ont  annoncé les autorités. Il fallait donc se munir de toutes les armes possibles pour contrecarrer ce virus à corne. Les bisous, les câlins, les accolades et même les simples salutations manuelles sont désormais proscrites. J’ai enfin une raison valable pour n’étreindre personne. Enfin, je suis libérée de ces affaires qui vont bien aux occidentaux, de ces salutations physiques quoi ! Mais ce n’est pas ça le plus intéressant, car pour une fois, je ne suis ni traitée de personne bizarre, ni traitée de fille insociable. Pour une fois, je suis comme tout le monde.

Les liquides pour désinfestation

Je ne suis désormais plus comptée parmi les rares personnes qui marchent avec des désinfectants. La situation actuelle appelle tout le monde à prendre des précautions. D’ailleurs même à l’église, le message du virus est passé. Notamment le fait de se laver régulièrement les mains, ou d’avoir un gel sanitaire pour mains (désinfectant) sur soi, afin d’éviter de chopper la maladie. Voici donc la base qui rend désormais riche au Cameroun. Les vendeurs de désinfectants se sucrent sans gêne. Et pour ne pas rester à la traine, certains commerçants ont dû donner de nouvelles orientations à leurs commerces. Les brocantes, les boutiques de quartier et même les supermarchés ont suivi le rythme du moment.

Le rayon anti-coronavirus

Hier encore, j’étais toute surprise lorsque j’ai vu dans les rayons d’un supermarché, un espace réservé aux soins sanitaires dénommé « Santé-Plus». Celui-ci contient tout un arsenal de produits servant à lutter contre le Coronavirus. Des désinfectants, de l’alcool et  des gants, etc.  Un nouveau business juteux vient alors de voir le jour. L’on comprendrait alors le souhait des importateurs de ces anti-coronavirus de voir cette situation encore durer, surtout que les ventes de ces jours font prospérer leurs activités. L’ami d’un ami m’a d’ailleurs avoué sans entrer dans les détails, qu’il a épuisé son stock en une semaine, alors que ladite quantité s’épuise généralement en un mois. Face à cela, comment ne pas sourire au Coronavirus ? Virus de la saleté, comme l’a indiqué mon pasteur dimanche dernier. Pourrait-on le classer au rang du choléra ? Je ne saurais le dire. Mais ce qui est vrai et réel dans cette affaire, c’est que les deux épidémies sont meurtrières. Cependant, personne ne mourra au Cameroun. L’occasion  est juste donnée à une catégorie de commerçants de faire des ventes en cette période de crise que vit le Cameroun.
Source: le journal de Michèle Ebongue