Dans son rapport sur les perspectives économiques sur l’Afrique qu’il vient de produire, le think tank sud-africain ISS Africa prévoit que le Cameroun quadruplera ses émissions de carbone (rejet de ce gaz dans l’atmosphère terrestre) à 15,1 millions de tonnes d’ici 2043. Et ceci notamment du fait des producteurs de ciment et des combustibles fossiles.
« Les émissions de carbone sont passées de 0,5 million de tonnes de carbone en 1991 à environ 3,1 millions de tonnes en 2019, soit une augmentation de 520 % au cours des 29 dernières années. Sur la trajectoire actuelle, les émissions de carbone devraient encore augmenter, de sorte que d’ici 2043, la quantité totale de carbone émise par le Cameroun aura plus que quadruplé », lit-on dans le document.
En plus d’augmenter ses émissions de carbone, qui contribuent à produire l’effet de serre, « le pays ne devrait pas produire d’énergie renouvelable, même au cours des 24 prochaines années », note le think tank. Au contraire, en 2043, la production camerounaise de pétrole est estimée à environ 49 millions de barils d’équivalent pétrole (BEP), tandis que la production de gaz et d’hydroélectricité s’élèvera à 38 millions et 19 millions, respectivement. Ces chiffres correspondent respectivement à 44,6%, 34,6% et 17,3% de la production totale d’énergie du pays.
Ces prévisions d’ISS Africa contredisent les engagements internationaux du Cameroun dont l’objectif est pourtant de réduire les émissions de carbone de 32% d’ici à 2035. Cette ambition avait été proclamée lors de la COP 21 à Paris. L’engagement du Cameroun s’inscrivait dans un effort mondial visant à restaurer 150 millions d’hectares de terres dégradées et déboisées d’ici à 2020 et 350 millions d’hectares d’ici 2030.
À la COP 26, tenue en novembre 2021 à Glasgow, en Écosse, le pays est devenu le tout premier dans le monde à intégrer la production industrielle du biochar dans sa stratégie climat et de développement durable. Dans ce sens, le Cameroun a indiqué qu’il veut construire d’ici l’année 2030, une cinquantaine d’usines de production de biochar afin de retirer de l’atmosphère et de stocker chaque année au moins 250 000 tonnes de CO2, un gaz à effet de serre responsable du réchauffement de la planète et donc des changements climatiques.
Le biochar ici consiste en la décomposition chimique d’un composé organique par une augmentation importante de sa température (entre 350 et 650 ℃ en l’absence d’oxygène), pour obtenir d’autres produits qu’il ne contenait pas, selon nos confrères de Investir au Cameroun.
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